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LE DIALECTE ARABE DE RḤĀMNA (MAROC)
EL DIALECTO ÁRABE DE REḤAMNA (MARRUECOS)
THE ARABIC DIALECT OF RḤĀMNA (MOROCCO)
اللهجة العربية للرحامنة (المغرب)
Al-Andalus Magreb, vol. 26, n° 1, pp. 1-14, 2019
Universidad de Cádiz

Artículos

Al-Andalus Magreb
Universidad de Cádiz, España
ISSN-e: 2660-7697
Périodicité: Anual
vol. 26, n° 1, 2019

Résumé: Cet article analyse le dialecte arabe de la région rurale du Rḥāmna (Maroc). Les principaux aspects linguistiques de cette variété maʕqilienne seront illustrés pour la première fois après des aperçus historiques de cette région.

Mots clés: Dialecte arabe du Rḥāmna, Variété maʕqilienne, Dialectes marocains, Arabe marocain, Maroc.

Abstract: «The Arabic Dialect of Rḥāmna (Morocco)». This paper deals with the Arabic Dialect of Rḥāmna (Morocco). It is the first survey of the main linguistic features of this Maʕqilian variety. Some historical, sociolinguistic, and linguistic aspects of the Rḥāmna Dialect are taken into consideration.

Keywords: Arabic Dialect of Rḥāmna, Maʕqilian Variety, Moroccan Dialects, Moroccan Arabic, Morocco.

ملخص: «لهجة الرحامنة العربية (المغرب)». يهدف هذا المقال إلى تقديم أول وصف للهجة منطقة الرحامنة المغربية الراجعة إلى قبائل بني معقل العربية، وذلك بعرض الجوانب اللغوية الرئيسة لها، مع الإشارة إلى بعض المعلومات السوسيولغوية والتاريخية المرتبطة بالمنطقة.

الكلمات المفتاحية: لهجة الرحامنة العربية, لهجة معقلية, اللهجات المغربية, العربية المغربية المغرب.

0. Introduction

Je me propose d’illustrer dans cette étude certains des principaux traits linguistiques du dialecte arabe de la région rurale du Rḥāmna (Maroc) qui n’ont pas attiré l’attention des chercheurs([1]). La région du Rḥāmna est située dans le Centre-Nord du Maroc et confine avec les régions suivantes : au sud avec Marrakech, au nord-ouest avec Doukkala, Yousoufia et ʕAbda, au nord avec Settat, et avec Qalʕat s-Srāgna à l’est. Selon le recensement du 2004, la population Rḥāmna était de 315.077 unités. La ville de Benguerir est le seul centre urbain de la région, avec une population de 89.000. Sa position est stratégique ; en effet, elle relie les grandes villes du Nord comme Casablanca, Rabat et Settat avec Marrakech et le Sud du pays.

L’origine maʕqilienne des tribus des Rḥāmna ne fait pas de doute([2]). Comme Doutté écrit :

« Les Reḥāmna n’ont pas toujours occupé le territoire sur lequel ils se trouvent actuellement. Au XVIe siècle, ils n’y étaient pas encore établis et le pays qu’ils occupent aujourd’hui faisait partie du vaste domaine des Heskoura, peuplade berbère, d’origine maṣmoudienne, dont le territoire s’étendait jusque sur les contreforts du Haut-Atlas, où elle existe du reste encore aujourd’hui. Les Reḥāmna, à cette époque, étaient une simple fraction des Doui Ḥaçan qui nomadisaient dans le Sous et jusque dans le Drā et le Sahara. Ce n’est que plus tard qu’ils s’installèrent, probablement par ordre d’un sultan, dans les régions où ils se trouvent maintenant »([3]).

De la région désertique du Maroc, ces tribus maʕqiliennes se sont déplacées jusqu’à la région actuelle. Dans le Sūs les Rḥāmna et d’autres tribus maʕqiliennes avaient le contrôle de certaines parties du territoire. Ils pratiquaient le nomadisme (tirḥāl) et le commerce était leur activité économique principale([4]).

1. Aspects sociolinguistiques

Du point de vue sociolinguistique on remarque d’un côté l’emploi de manière limitée de Code switching arabe dialectal / français et de l’arabe médian, constaté uniquement dans le centre urbain de Benguerir. De l’autre côté, les données recueillies montrent quelques différences en ce qui concerne quelque élément lexical dans les villages ruraux par rapport au centre urbain. Exemple :




2. Traits linguistiques

2.1. Phonologie

2.1.1. Consonantisme([5])

2.1.1.1. L’occlusive uvulaire sourde /q/

La réalisation sonore de l’occlusive uvulaire sourde /q/ de l’arabe classique est la règle. Exemple : dgaʕʕǝd « lève-toi! », gāl « dire », ḥgartīna « tu nous a sous-estimés », ʕǝrgān « sué », fūg « dessus », mrāfǝg « accompagné », ṭrīg « route » (mais aussi : ṭrīq), gǝlb « cœur » (mais aussi. qalb), ʕagrǝb « scorpion », gʷbīla « avant », gbaḍ « arrêter, bloquer ».

A part les classicismes, on observe que plusieurs mots maintiennent la réalisation sourde. Exemple : qwādǝs « canaux », l-qīma « la valeur », wᵊ-ṭalqū-h « et ils l’ont laissé », znāqi « rues », qāḍi « juge », ḥaqqāš « parce que », waqīla « peut-être », ḥaqqi « mon droit », qāḍǝr « capable », ʕqal ʕliyya « rappele toi de moi ! », qwālǝb « astuces », dqayq « minutes ».

2.1.1.2. La fricative vélaire sonore /ġ/

Le passage de /ġ/ à /ʕ/ (= fricative vélaire pharyngale) est très fréquent dans les formes abréviées des mots ġīr « sauf » et ġādi quand ce dernier est employé comme particule du futur (i.e. ġīr > ġa- / ġi- > ʕa / ʕi ; ġādī > ġa- > ʕa-). Exemple : ʕa-ywǝždu « ils prépareront », šti ʕi-l-ʕagrǝb « tu n’as rien vu que le scorpion ? ».

2.1.1.3. L’occlusive dentale sourde /t/

La réalisation de la consonne /t/ présente une articulation avec un degré d’affrication /ţ/ (i.e. [ts]) dans de nombreux de cas. Exemple : miţāl « exemple », nţi « toi (f.) », ţǝsʕīn « quatre-vingts », hīţ « parce que », usţād « professeur ».

2.1.1.4. Emphatisation

Il y a une tendance à emphatiser plusieurs éléments consonantiques. Exemple : ṛǝḅʕa « quatre », ṇoṣṣ « moitie », ṃuḍīḷ « modèle », ṣantiṃiṭṛ « centimètre », fṣāḷa « couture », mīṣṭaṛa « règle », ḅṛāwāt « lettres », ḍaṛūṛi « nécessaire », l-qṛāya « les études », ka-nqṛa ṣ-ṣḅāḥ « j’étudie le matin », l-xʷṛāyn « les autres ».

2.1.1.5. Labialisation

Ce phénomène phonologique concerne plusieurs variétés dialectales du Maroc comme celles de Skūra et Zʕīr([6]). C’est un trait typiquement ʕrobi. Exemple : gʷbīla « avant », mmʷākǝn « macchines », bbʷa « mon père », mmʷi « ma mère », ṣʷġarāt « petites », kʷbār « grandes », fᵊ-mmʷīha sxūna « dans l’eau chaud », ffʷāsa « les habitants de Fes », mmʷužda « préparée ».

2.1.1.6. Assimilation

L’assimilation est un trait phonétique très fréquent dans cette variété. On trouve une situation similaire aux autres dialectes du Maroc([7]), mais aussi dans les variétés de Doukkala-ʕAbda et Qalʕat s-Srāġna qui confinent avec la variété rǝḥmāni. Exemple :

/l/ + /n/ > [n-n]: /gǝlna/ > gǝnna « non avons dit »

/l/ + /t/ > [t-t]: gǝlt > gǝtt « j’ai dit »

/n/ + /l/ > [l-l]: sūra mǝn l-qurʔān > sūra mǝl l-qurʔān « une sourate du Coran »

/n/ + /t/ > [t-t]: nta > tta « toi »

/n/ + /r/ > [r-r]: nrǝkkǝb > rrǝkkǝb « je compose »

/ḥ/ + /h/ > [ḥ-ḥ]: fḍaḥ-ha > fḍaḥ-ḥa « il l’a démasquée »

/t/ + /d/ > [d-d]: xamsǝt drāhǝm > xamsǝd drāhǝm « cinq dirham »

/t/ + /ḍ/ > [ḍ-ḍ]: tᵊḍaḥku > ḍḍaḥku « vous riez »

/t/ + /ṭ/ > [ṭ-ṭ]: ma-bġayt ṭᵊʕṭinīš > ma-bġayṭ ṭᵊʕṭinīš « tu refuses de me donner! »

/l/ + /d/ > [d-d]: wǝld lᵊ-ḥrām > wǝdd lᵊ-ḥrām « fils d’un chien »

/š/ + /s/ > [s-s]: āš smu > ās smu « comment s’appelle-t-il? »

On constate quelque cas d’assimilation partiale. Exemple :

/t/ + /ž/ > [d-ž]: ma-tžīš > ma-džīš « ne viens pas! »

2.1.2. Vocalisme

En ce qui concerne le vocalisme, la variété du Rḥāmna présente la même situation de l’arabe marocain([8]) : trois voyelles longues /ā/, /ī/, /ū/ et deux voyelles brèves /ǝ/, /ŭ/. On voit que ces voyelles ont plusieurs allophones. Il s’agit du même système caractérisant la plupart des dialectes au Maroc.

2.1.3. Diphtongues

Les réalisations où les diphtongues sont muées en voyelles longues /ī/ et /ū/ sont nombreuses. Le corpus montre aussi de nombreux cas où ils ont été conservés. Exemple : sīf « épée », gīr « seulement », nūba « fois », bīt « maison », ʕayn « œil », bayḍ « œuf », ṣayf « été ».

2.2. Morphologie nominale

2.2.1. Article

La détermination des noms est exprimée, comme en arabe marocain, par le morphème ǝl-, réalisé souvent avec les variantes l-, lǝ-, ǝl. Exemple : l-xuḍra « les légumes », l-muḍaharāt « les manifestations », lǝ-flūs « l’argent », ᵊl-kǝsksu « le couscous », lᵊ-bnāt « les filles ».

En revanche, le mot wāḥǝd sert à rendre un nom indéfini. Exemple : fᵊ-wāḥǝd l-kāṣrūna « dans un pot », ʕand-u wāḥǝd š-šaʕbiyya kbīra fᵊ-l-maġrīb « il a une grande popularité au Maroc ».

2.2.3. Pronoms personnels

Les pronoms personnels sont :




2.2.4. Adjective

Les schèmes avec lesquelles se forme l’adjectif sont nombreux, parmi lesquelles on trouve par exemple les suivantes : 12ī3, 1ǝ22ā3, 1a22ā3, 1ā2ǝ3, 12ǝ3, mǝ12ā3. Exemple : zwīn « beau, belle », mǝzyān « bon », ktīr « beaucoup », qlīl « peu », sxūna « chaude », xfīfa « légère », mǝṣxūṭ « malheureux », mǝʕqūl « logique », hbīl « fou », kāmǝl ‘complet’, ʕzīz « cher », bsīṭ « simple », mǝskīn « pauvre », ʕǝryān « nu », bārǝd « froid », fǝrḥān « content ».

2.3. Morphologie verbale

2.3.1. Accompli / Inaccompli

Le rǝḥmāni présente à l’accompli une seule la désinence pour le féminin et le masculin de la 2ème personne du singulier. La 2ème personne du pluriel prend la terminaison -tu. On constate l’alternance -ǝt / -āt pour la 3ème personne du féminin du singulier : dǝxlǝt – dǝxlāt « elle est entrée ». Au pluriel, la 2ème et la 3ème possèdent le morphème -u.

En ce qui concerne le préverbe exprimant la concomitance([9]), les données présentent toujours ka-, jamais ta-. Exemple : ka-yǝlʕab mʕāhum « il joue avec eux [en ce moment] », ka-nqra w-ka-nxdǝm « j’étudie et je travaille », ka-ndxul l-žžāmǝʕ ka-ntṣannǝṭ « j’entre à la mosquée et j’écoute », ka-nqaṭṭǝʕ t-tūb « je coupe le tissu ».

Voici la conjugaison du verbe régulier à trois radicaux :




Participe actif : fāhǝm

Participe passif : mǝfhūm




Autres exemples de ce genre de verbes sont : žmǝʕ, yǝžmǝʕ « recueillir », lʕab, yǝlʕab « jouer », gʕǝd, yǝgʕud « s’asseoir », xrǝž, yǝxruž « sortir » etc.

2.3.2. Impératif

L’impératif de la 2ème personne féminin au singulier termine toujours avec le morphème -i, tandis que le masculin ne présente aucune terminaison. Exemple : 2m. dxul, 2f. duxli « entre ! », pl. « duxlu ! »

2.4 Verbes irréguliers

2.4.1. Verbes sourdes

Conjugaison du verbe šǝdd « tenir » :




Participe actif : šādd

Participe passif : mǝšdūd

Autres verbes de même catégorie sont : daqq, yduqq « frapper », ḥall, yḥull « ouvrir », hǝzz, yhǝzz « soulever » etc.

2.4.2. Verbe assimilé

Conjugaison du verbe wgǝf « s’arrêter » :




Participe actif : wāgǝf

Autres verbes de même catégorie sont : wṣal, yǝwṣal « arriver » (part. actif wāsǝl) et wžǝd, yǝwžǝd « être prêt ou être préparé » (part. actif wāžǝd et passif mužūd) etc.

2.4.3. Verbe concave

Conjugaison du verbe bān « apparaitre » :




Participe actif : bāyǝn

Autres verbes sont : kān, yǝkūn « être, devenir » (part. actif : kāyǝn), žāb, yžīb « amener » (part. actif žāyǝb) etc.

2.4.4. Verbe défectueux

Conjugaison du verbe bda « commencer » :




Participe actif : bādī

Participe passif : mǝbdi

Autres verbes sont : mša, yǝmši « aller » (part. actif : māši), hna, yǝhna « être tranquille » (part. actif hāni), bqa, yǝbqa « rester » (part. actif bāqi), šfa, yǝšfi « guérir quelqu’un » (part. actif šāfi) etc.

2.4.5. Autres verbes

Je présente ici des verbes qui présentent une conjugaison plus complexe et qu’ils ne sont pas attribuables aux précédentes catégories.

Conjugaison du verbe ža « arriver » :




Participe actif : žāy([10])

Le verbe kāl « manger » présente l’emploi de deux conjugaisons, kāl et klā([11]) :




Participe actif : wākǝl

Participe passif : mǝwkūl

On remarque l’emploi dans la fraction rurale de Bouchane la suivante conjugaison du verbe « manger » : āna kǝllīt « j’ai mangé », nta/nti kǝllīti « tu m./f. a mangé », huwwa klā « il a mangé », hiyya klāt « elle a mangé », ḥna kǝllīna « nous avons mangé », ntuma kǝllītu « vous avez mangé » et huma klāw « ils/elles ont mangé ». Cette conjugaison concerne seulement l’accompli.

Conjugaison du verbe ddā « amener » :




Participe actif : ddāy

2.4.6. Futur

Les données signalent toujours l’emploi du participe ġādi : ġādi tǝddi « tu amèneras », ġādi nʕṭīh wāḥǝd « je vais lui donner un ». Souvent on trouve ġādi abrévié dans les formes ġa- et ʕa-: ġa-nwǝrrīk kifāš ġādi d-dīr līh « je vais te montrer comment tu vas le faire », walakīn ʕa-ngūl āna « mais, ça sera à moi de dire… ».

2.4.7. Présentativerā-

Très répandu dans tout le Maroc([12]), le présentative rā- est présente aussi dans la variété rǝḥmāni, souvent combiné avec les pronoms personnels suffixes : rā-ni, rā-ka, rā-ki, rā-h, rā-ha etc. Exemple : rāh sraq bǝzzāf «il a volé beaucoup ». rāni fhǝmt «certes ! J’ai compris ».

3. Syntaxe

3.1. Annexion

Pour exprimer l’annexion indirecte, le dialecte reḥmāni emploie toujours la particule dyāl. Cette construction est plus répandue de la construction à deux éléments comme dans l’expression wǝdd lᵊ-ḥrām « fils d’un chien ». On signale l’emploi de tāʕ seulement une fois dans le corpus dans l’expression kās tāʕ atāy « un verre de thé ». Exemple : dyāl ḍ-ḍyāf « de l’invité », dyālha « d’elle », šḥāl dyāl l-māl « combien d’argent », l-xǝdma dyālha zwīna « son travail est beau », šūf l-ʕaqliyya dyālhum ki dāyra… « il faut voir comment elle est leur mentalité ».

3.2. Pronom relatif

Le seul est invariable pronom relatif est lli. Exemple : wᵊ nṣayb līh l-masaᵓīl lli xāṣṣāh « je lui arrange les choses dont il a besoin », ḥasāb ṣ-ṣāla lli ʕandi « selon la salle que je possède », l-moḍīl lli bāġa l-mǝdrāsa « le modèle que l’école veut ».

On trouve aussi la présence du pronom relatif au début de phrase : « lli ka-yšǝdd qall mǝn sta w-tlatīn ālǝf mǝlyūn ra-ka-ytsǝmma mǝn l-fuqarā « Celui qui gagne moins de trente-six mille millions est appelé pauvre ! », « lli ḥarrǝk ʕlīha ydu, ta huwwa bġayt Llāh yšafīh », « Celui qui bourge pour cela ses mains, je voudrais que Dieu le guérisse ! ».

4. Particules

4.1. Prépositions

Parmi les prépositions les plus fréquent on trouve fi « dans » (aussi : fᵊ et f-), mʕa « avec » (souvent avec métathèse : ʕma), , bᵊ- ou b- « avec, par, dans », ʕla « sur » (parfois avec métathèse dans la forme ʕǝl) etc.

4.2. Adverbes

Pour les adverbes on mentionne hna « ici », lhīh « là-bas », tǝḥt « dessous », fūg « au-dessus », guddām « devant », barra « dehors », gbǝl « avant », mǝn bǝʕd « après », fāš « quand » (mais aussi mǝnni et īmta), daymǝn « toujours », daba « maintenant » etc.

5. Conclusion

En conclusion on peut dire que le dialecte maʕqilian de la région de Rḥāmna présente des traits linguistiques typiques des parlers bédouins et ruraux du Maroc, comme la tendance à l’emphatisation ou la réalisation sonore de l’occlusive uvulaire sourde /q/. Il n’y a pas des différences significatives entre la variété urbaine de Benguerir et la partie rurale de la région. Le corpus montre une variation en ce qui concerne uniquement des éléments lexicaux et de quelque trait phonétique différent. Cette variété partage plusieurs éléments avec le dialecte maʕqilian de Zʕīr, comme le phénomène de l’emphatisation, la sonorisation de /q/, la conjugaison verbale (presque identique), le système pronominal etc. En revanche, il faut observer que le dialecte de Zʕīr présente en même temps des divergences claires : le préverbe ta- à l’inaccompli, la conservation des interdentales, le passage /m/ > /b/ et l’annexion analytique avec tāʕ.

***

BIBLIOGRAPHIE

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Notes

* E-mail: issam.marjani@cli.unipi.it.
([1]) Cette description est basée sur un corpus de 50 enregistrements et 15 interviews. Les données présentées dans cet article font partie d’un corpus plus vaste de prochaine publication sous forme de monographie sur la variété dialectale de la région de Rḥāmna, dont je ne donne ici que quelque aspect linguistique, précédé par quelque information d’ordre historique.
([2]) Al-ʕAṭrī 2013 : 14-15.
([3]) Doutté 1905 : 310-311.
([4]) Al-ʕAṭrī 2013 : 30.
([5]) L’inventaire consonantique est le suivant : /b/, /ḅ/, /m/, /ṃ/, /w/, /f/, /t/, /ṭ/, /d/, /ḍ/, /s/, /ṣ/, /š/, /ž/, /z/, /y/, /l/, /ḷ/, /n/, /ṇ/, /r/, /ṛ/, /k/, /g/, /q/, /x/, /ġ/, /ḥ/, /ʕ/, /h/.
([6]) Voir Elyaacoubi 1998 : 152-153 et aussi Aguadé 1998 : 143.
([7]) Voir par exemple le dialecte de Sūs décrit par Moscoso 1999 : 28.
([8]) Pour l’arabe marocain voir Caubet 1993 et 2011.
([9]) Pour une vision plus générale sur les préverbes de l’inaccompli voir Durand 1991 et Aguadé 1996.
([10]) On remarque que dans la partie rurale māži est employé aussi comme participe.
([11]) Voir O. Durand 2004 : 133.
([12]) Sur la particule rā- dans l’arabe marocain voir Caubet 1992 et Marjani 2017.

Information additionnelle

BIBLID: [1133-8571] 26 (2019) 03.1-14



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